Accompagnement et processus d'apprentissage expérientiel

🌼 Accompagnement et processus d’apprentissage expérientiel

Cette question m’amène à te décrire ma pratique d’accompagnement et de formation.

Puis-je réellement apprendre quoi que ce soit à quelqu’un ?

Carl Rogers disait que «les seules connaissances qui puissent influencer le comportement d’un individu sont celles qu’il découvre lui-même et qu’il s’approprie. ».

C’est bien pour cette raison, je vais avant tout adopter une posture de facilitatrice dans ma pratique d’accompagnement, de formation et de supervision.

Dans ma pratique, je vais proposer des activités « ludiques », que je pourrais appeler aussi mises en situation. Je vais initier des expériences à vivre potentiellement développantes et apprenantes.

Je n’ai aucune prise sur l’apprentissage que va en faire la personne. Cette non-maitrise sur l’apprentissage de l’autre est typiquement ce qui déroute les professionnels de l’accompagnement et de la formation lorsqu’ils s’aventurent sur ce beau chemin de la facilitation.

Depuis des années, je cultive ma confiance en l’autre et dans ce processus de transformation.  Et quel bonheur !

Mais revenons aux activités proposées et au processus d’apprentissage.

Dans la vie, nous vivons une succession d’expériences. Elles ne sont pas toutes apprenantes pour autant.

Mais alors qu’est ce qui fait que telle ou telle expérience de vie sera apprenante ou non ?

Comment m’y prendre pour que les temps d’expériences que je propose à mes clients deviennent apprenants ?

Selon les théories du développement, pour qu’une expérience de vie ou d’accompagnement/formation soit apprenante, elle doit reposer sur un processus spécifique en 3 phases :

vivre l’expérience,

traiter l’information,

intégrer l’expérience.

En tant que facilitatrice, je vais donc faire vivre une expérience à mon client, l’accompagner à traiter lui-même les informations et enfin l’inviter à intégrer l’expérience globale vécue.

Et oui je me réfère à la pédagogie expérientielle. Rentrons dans le vif du sujet, si tu veux bien.

C’est quoi la pédagogie expérientielle ?

C’est un processus d’apprentissage qui combine l’action, puis, la réflexion sur l’action.

En effet, je vais proposer une expérience qui va mettre en action mon client, puis l’amener à une réflexion sur l’expérience vécue afin qu’il en extrait un apprentissage.

L’apprentissage expérientiel intègre le principe de continuité :

J’intègre que les expériences passées de mon client vont influencer son expérience pédagogique et que son expérience influe ensuite sur les expériences à venir. Il y a un flux continu d’expériences interconnectées dans le parcours de développement de la personne.

Je fais vivre d’un processus semi-directif :

  • Directif sur la forme puisque j’initie des mises en situation et que j’accompagne un processus mĂ©thodologique structurĂ©.
  • Non directif sur le fond, car centrĂ© sur la personne. Je n’oriente pas la rĂ©flexion de mon client. Son cheminement intellectuel et Ă©motionnel lui est propre. Les « conclusions » qu’il en tire lui appartiennent. Mon rĂ´le est de lui permettre de construire sa rĂ©flexion, de lui permettre l’émergence, pas de l’amener Ă  une pensĂ©e préétablie par moi.

J’aimerais te partager mon « amour » pour la phase d’intégration !

Le moment d’intégration est un temps méta, un temps de réflexivité, dans lequel mon client est invité à conscientiser, exprimer et donc ancrer l’apprentissage qu’il tire de cette expérience.

Évidemment, l’intégration d’une expérience se poursuit dans le temps et tout n’est pas palpable. Pour autant, en séance, chacune de mes activités se terminent par ce temps d’intégration primordiale pour que l’expérience ait un impact d’apprentissage.

Ce temps d’intégration est un moment que j’affectionne particulièrement. C’est celui où j’entends, je perçois, je découvre comment le client s’approprie l’expérience qu’il vient de vivre. Je l’avoue, pour moi, c’est toujours un moment d’émerveillement de découvrir son cheminement et ce qu’il choisit d’en retenir. C’est aussi un moment d’abandon en moi à ce qui se vit, se construit pour l’autre. Pas de contrôle, pas de maîtrise sur l’apprentissage de l’autre.

Ma partition se joue ailleurs : dans l’instauration d’un contexte, d’un climat de confiance, dans le soutien d’un processus, dans la clarté de mes consignes, dans les questionnements, les reformulations, les reflets que je choisis d’offrir, dans l’écoute fine de l’autre, de son cheminement.

J’associe la phase d’intégration à l’émancipation de mon client car c’est le moment d’appropriation. Or, j’aime plus que tout accompagner des processus émancipateurs.

Les bénéfices de la pédagogie expérientielle :

Je relève, en effet, de nombreux bénéfices dans la mobilisation d’une pédagogie expérientielle :

👍 Elle fait bouger le client sur ses représentations et ses croyances limitantes car elle permet la découverte et l’émergence de représentations nouvelles.

👍 Elle favorise le changement en limitant les mécanismes de défense.

👍 Elle permet de garder une trace mnésique. C’est-à-dire que l’apprentissage modifie l’état du système nerveux central, ce qui favorise sa réactivation sur le terrain.

👍 Dans ce processus d’autonomisation, mon client développe une confiance en lui.

👍 Cette pédagogie est un fabuleux levier d’engagement et de mise en action du client.

Enfin, je conclurai par cette conviction qui m’habite :

La plus grande source d’apprentissage ne se situe pas à l’extérieure,

mais bien à l’intérieur de nous.

L’expérience personnelle est notre guide.

Emilie GREGOIRE
Accompagnement – Formation – Supervision – Stage
pour les professionnels de l’accompagnement en quête de Liberté et d’Authenticité
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