Cet été, je me lance un grand défi personnel E3

đŸ€·â€â™€ïž Allo papa tango Charlie ! 😧

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Allo papa tango Charlie ? Je suis perdue !

Allo, vous m’entendez ? J’ai perdu ma position.

Et oui, vous le verrez chaque jour de randonnée aura son lot de péripéties.

La journée avait bien commencé.

C’est le jour J !

Ca y est, je quitte la ferme avec mon cheval Orphéo pour 4 jours de randonnée en solo.

C’est vibrant ! c’est grisant ! C’est l’inconnu ! C’est PARTI !

A ce moment lĂ , je suis loin d’imaginer ce qui m’attend. Et que devrais-je dire d’OrphĂ©o qui pense peut-ĂȘtre partir pour une petite balade et qui s’apprĂȘte Ă  vivre sa premiĂšre randonnĂ©e loin de son prĂ© et de son compagnon le poney.

GPS au poignet, c’est parti pour notre traversĂ©e du Morvan.

La premiÚre journée est la plus longue du périple : 26km.

Je vous avouerai que j’ai demandĂ© Ă  un ami randonneur de me programmer le parcours et les Ă©tapes.

Je comprendrai vite mon erreur, dÚs la premiÚre journée.

Certes, j’ai fait appel à un randonneur aguerri et sportif, mais qui n’est NULLEMENT cavalier et qui n’a pas la connaissance du terrain ARDU du Morvan.

Je vous le dis, c’est une grosse erreur !

Et en mĂȘme temps, toute seule, je ne parvenais pas Ă  construire mon parcours.

De plus, on a beau s’imaginer avoir pensĂ© Ă  tout, une premiĂšre expĂ©rience est inĂ©vitablement imparfaitement maĂźtrisĂ©e. C’est ce qui la rend initiatique, n’est ce pas ?

Bilan

4 journĂ©es : 26km – 16km – 22km – 22km

Temps de marche effectuĂ© : 9h – 6h – 9h – 9h (c’est Ă©norme !)

Des hébergements équestres réservés à chaque étape.

Vous avez compris le problÚme ?

👎 Un parcours surĂ©valuĂ© en km.

👎 La contrainte de devoir atteindre chacune des Ă©tapes pour dormir et nourrir mon cheval.

👎 Un terrain souvent accidentĂ©, pierreux, en pente ou montĂ©e abruptes.

👎 Un cheval non entrainĂ© qui passe la plus grande partie de son temps tranquillou dans son prĂ©, pendant que je vis en rĂ©gion parisienne. 

Maintenant lorsque l’on fait quelque chose pour la premiĂšre fois, il y aura TOUJOURS des imprĂ©vus, des ratĂ©s. C’est la rĂšgle du jeu.

En 4 jours, j’ai beaucoup appris par l’expĂ©rience. Par exemple, je sais dĂ©sormais que sur cet environnement 15 km est LARGEMENT suffisant pour OrphĂ©o.  

 

Le dĂ©jeuner sur l’herbe

Revenons à cette premiÚre journée.

J’alterne monte à cheval et marche. Les paysages sont sublimes.
J’ai une pensĂ©e Ă©mue lorsque je repense Ă  notre premiĂšre pause dĂ©jeuner.

Je tombe sur un pré ouvert surplombant, parsemé de fleurs sauvages.

Je décide de laisser mon cheval errer librement et de manger dans ce cadre inouï.

Au contact d’OrphĂ©o, je me sens revenir Ă  l’essentiel. Je sens ma part animal, ma connexion au vivant, aux Ă©lĂ©ments.

Nous savourons ce moment paisible en prĂ©sence l’un de l’autre, tout simplement. 

AprĂšs ce dĂ©jeuner sur l’herbe, OrphĂ©o rechigne un peu Ă  repartir. Je le comprends, on Ă©tait tellement bien.

Nous arpentons les chemins, traversons les forĂȘts. Tout va bien, jusqu’à


Allo papa tango Charlie ! 😟

Jusqu’à ce que je change les piles de mon GPS de rando.

AprĂšs avoir rallumĂ© mon GPS, je me rends compte que j’ai perdu le tracĂ© du parcours de ma premiĂšre journĂ©e.

Oups !

Avez-vous vu le film Antoinette dans les Cévennes ?

L’hĂ©roĂŻne inexpĂ©rimentĂ©e et un peu godiche parcourt le chemin de Stevenson avec un Ăąne pour retrouver son amant.

En tentant de retrouver du rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique pour lire les sms de son amant, elle perd son chemin et s’égare (au sens propre et figurĂ© d’ailleurs) et 
 elle finit par passer la nuit dehors !

A ce moment lĂ  dans la forĂȘt, j’ai repensĂ© au film et je me suis vue passer la nuit dehors, sans tente et avec mon cheval.

A ma grande surprise, j’ai souri et je suis restĂ©e calme. Si si !

J’ai continuĂ© dans la forĂȘt en essayant de me repĂ©rer tant bien que mal.

Je finis par sortir de la forĂȘt et arriver dans un lieu-dit
 dĂ©sertique sinon ce ne serait pas drĂŽle.

Lorsqu’enfin j’aperçois un ĂȘtre humain.

Je m’informe de ma position et lui indique ma direction. Je comprends que je n’ai pas empruntĂ© le bon chemin et que j’ai fait un long dĂ©tour. Toutefois, il me dit que ma destination est Ă  6 km par la route.

PlutĂŽt que de rechercher les chemins, je dĂ©cide d’emprunter la route pour arriver Ă  bon port.

J’utilise alors mon option « appel Ă  un ami » et contacte le responsable de ces 26km !

A distance, il joue le rĂŽle de GPS jusqu’à mon point d’arrivĂ©e, chez Martine.

Martine dans la tempĂȘte existentielle

Ce soir lĂ , je dors chez l’habitant. Martine a un prĂ© et du fourrage pour mon cheval.

Je passe la soirée avec elle.

Cette femme, que je ne connaissais pas avant, me livre le récit de son histoire.

Et quelle histoire !

Sa vie est jalonnĂ©e d’épreuves INCROYABLEMENT dures. Les drames se rĂ©pĂštent inlassablement.

Je suis touchée de ce don sans filtre.

En mĂȘme temps, cette rencontre me laisse songeuse. đŸ€”

Qu’est ce qui se joue dans cette rencontre pour moi ?

Pourquoi certaines personnes voguent sur un long fleuve tranquille et d’autres enchaĂźnent les tempĂȘtes ?

OĂč je me situe ?

La rĂ©pĂ©tition des drames de sa vie m’interpelle. Me revient en tĂȘte cette phrase de Carl Gustav Jung :

« Ceux qui n’apprennent rien des faits dĂ©sagrĂ©ables de leurs vies,

forcent la conscience cosmique à les reproduire autant de fois que nécessaire,

pour apprendre ce qu’enseigne le drame de ce qui est arrivĂ©.

Ce que tu nies te soumet. Ce que tu acceptes te transforme. » 

Au moment d’aller me coucher, je sens que j’ai besoin de me poser, de prendre de la distance, de me retrouver. Je sens aussi que j’ai besoin de lĂ©gĂšretĂ©.

Je dors dans la chambre de sa fille, lourdement handicapĂ©e, qui vit Ă  l’annĂ©e dans un institut spĂ©cialisĂ©.

Sur la porte de sa/ma chambre, il y a un verrou Ă  l’extĂ©rieur. Un frisson me parcourt le corps. Je me sens mal Ă  l’aise par rapport Ă  ce dĂ©tail.

Je prends quelques minutes pour méditer,

puis j’allume mon application deezer et j’accueille la musique alĂ©atoire qu’elle me propose.

J’entends la voix de Grand corps malade qui prononce à mon oreille :

 » Y a pas d’recette, pour supporter les Ă©preuves
Remonter l’cours des fleuves, quand les tragĂ©dies pleuvent
Y a pas d’recette, pour encaisser les drames
Franchir les mers Ă  la rame, quand l’horreur te fait du charme
Y a pas de recette, quand t’en avais pas non plus
Personne t’avait prĂ©venu, tu t’es battu comme t’as pu
Y a pas de recette, quand l’enfer te sers la main…
Mais tu t’es mise Ă  chanter, mĂȘme pas par choix
Comme Ă  chaque chute, Ă  chaque fois, ça c’est imposĂ© Ă  toi
Chanter, comme un enfant surpris, comme un instinct d’survie, comme un instant d’furie
Chanter pour accepter, exprimer, résister, avancer, progresser, exister
Chanter comme une résilience, une délivrance
Chanter comme une évidence »

La soirĂ©e s’achĂšve ainsi


 

🌟 Et vous ? 🌟

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✍ vos expĂ©riences,

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Retrouvez les autres Ă©pisodes de mon aventure !

Cet été, je me lance un grand défi personnel :

L’annonce du projet

Cet été, je me lance un grand défi personnel : Episode 2

Cet été, je me lance un grand défi personnel : Episode 4

Comment ma communication a failli me rendre SDF 😟

Cet été, je me lance un grand défi personnel : Episode 5

⚔ Connexion à mon ñme de guerriùre 🛡

Cet été, je me lance un grand défi personnel : Episode 6

🐎 La force de mon binîme 🐎

 

 
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